L’hiver approche à grands pas, et avec lui notre lot de questions et d’espoirs. Allons-nous frissonner sous un manteau blanc ou connaître une saison de douceur exceptionnelle ? Au coin du feu, nous nous surprenons à rêver des paysages vosgiens enneigés, tout en scrutant les modèles météorologiques. Y aura-t-il de la neige cet hiver ? Pour la France et le massif des Vosges, nous vous proposons une plongée immersive dans les tendances possibles de l’hiver 2025/2026, entre signaux faibles, climat d’aujourd’hui et souvenirs des hivers d’antan.
Vers un hiver plutôt doux selon les tendances météo

Chaque année à la même époque, la rumeur d’un « hiver froid 2025/2026 » refait surface – et avec elle, la tentation de croire au retour d’un froid intense généralisé. Pourtant, les experts de Météo-France et de La Chaîne Météo restent prudents. Leurs analyses des modèles saisonniers n’indiquent aucune tendance froide franche pour les mois à venir. Bien au contraire, aucun modèle de prévision n’envisage des températures sous les normales pour l’hiver 2025-2026 en France. Certains, comme le modèle américain CFS, envisagent même un hiver largement plus doux que d’habitude sur le pays, prolongeant la série récente d’hivers cléments.
Concrètement, cela signifie que le scénario privilégié pour l’instant est celui d’une saison hivernale aux températures moyennes supérieures aux normales sur l’ensemble de la France. Les météorologues de Météo-France notent ainsi que le début de l’hiver pourrait être marqué par une certaine douceur, dans la continuité des dernières années. D’après le bulletin saisonnier de La Chaîne Météo, le trimestre d’octobre à décembre 2025 s’annonce globalement doux (+0,5 à +1 °C par rapport à la normale) et plutôt sec, avec un début d’hiver « plutôt doux en France ainsi qu’à l’échelle de l’Europe ». Janvier 2026 s’oriente aussi vers la dominance de la douceur, même si quelques signaux de froid ponctuel apparaissent sur les dernières modélisations. En février 2026, les prévisions restent incertaines : une courte vague de froid n’est « pas exclue » selon certains scénarios, mais le contexte global resterait légèrement plus chaud que la normale.

Bien sûr, une tendance moyenne plus chaude n’empêche pas des épisodes hivernaux. Un mois prévu doux peut fort bien comporter une période de gel et de neige ; c’est simplement la moyenne sur la saison qui s’annonce plus élevée que d’habitude. Autrement dit, même si l’hiver 2025/2026 est statistiquement doux, nous pourrions tout de même connaître quelques jours de froid intense ou de fortes chutes de neige. Cependant, le risque d’une véritable vague de froid généralisée demeure faible et tend à le rester d’année en année. Ce constat s’inscrit dans la dynamique actuelle du climat : avec le réchauffement global, les hivers froids sont de plus en plus rares en France. Annoncer le « grand froid » chaque automne tient plus du vœu pieux que de la prévision fiable, tant ce type d’événement devient statistiquement peu probable.
Les hivers froids se font rares (et de moins en moins froids)
Les archives météorologiques sont là pour nous le rappeler : nos hivers d’aujourd’hui n’ont plus grand-chose à voir avec ceux d’il y a plusieurs décennies. Au XXIe siècle, aucun des dix hivers les plus froids depuis 1900 n’a été observé – alors qu’à l’inverse, les hivers les plus doux de l’histoire récente se succèdent record après record. Par exemple, l’hiver 2019/2020 détient la triste palme de l’hiver le plus doux jamais mesuré en France, talonné de près par 2015/2016 et, tout récemment, par l’hiver 2023/2024 (+2 °C au-dessus des normales). À l’échelle nationale, le dernier hiver sensiblement plus froid que la normale remonte à 2012-2013, avec une anomalie de –0,8 °C par rapport aux moyennes : c’était il y a plus de dix ans. Depuis, malgré quelques sursauts ponctuels, la plupart de nos hivers présentent un bilan thermique excédentaire.

Il n’est donc pas étonnant que l’annonce récurrente d’un « hiver du siècle » glacial fasse bondir les météorologues. En octobre 2025, un météorologue rappelait qu’aucune source fiable n’indique pour le moment que l’hiver 2025/2026 sera froid en France, ce qui est cohérent avec la tendance de fond du réchauffement climatique. Ce contexte global pèse lourd sur nos hivers : les épisodes de grand froid demeurent possibles, mais ils sont plus courts et moins intenses qu’autrefois. Les trois vagues de froid historiques de février 1956, janvier 1985 ou 1987 restent dans les annales, et rien de tel ne s’est reproduit depuis. Pour mémoire, la dernière véritable vague de froid en France, selon Météo-France, date de février 2012. Fin février 2018, nous avons bien connu un pic de froid tardif, avec des températures descendues jusqu’à –10 à –15 °C sur un large quart nord-est du pays. Mais cet épisode, bien que notable par son calendrier, fut bref. En termes de froid intense et durable, 2012 reste le dernier jalon marquant. Il faut remonter plus de 30 ans en arrière pour retrouver des hivers où le gel s’installait des semaines entières sur l’Hexagone.
Massif des Vosges : 2012 et 2018, souvenirs des derniers « grands hivers »

Dans les Vosges, nos anciens se souviennent des lacs gelés et des congères d’antan. Pour les plus jeunes d’entre nous, les hivers 2012 et 2018 font figure de références extrêmes – presque des exceptions dans une suite de saisons souvent mitigées. En février 2012, le froid sibérien avait envahi la France pendant près de deux semaines : le massif vosgien avait alors retrouvé des airs d’autrefois. Le mercure plongeait en dessous de –15 °C y compris à moyenne altitude, et la neige accumulée, conservée par ce gel intense, offrait un décor de carte postale figé dans la glace. Plus récemment, fin février 2018, un bref mais vigoureux assaut de l’air polaire venu de l’est (surnommé épisode « Moscou-Paris ») a balayé le Nord-Est du pays. Dans les Vosges, ce sursaut tardif a blanchi les sommets et provoqué des gelées spectaculaires en montagne comme en plaine. Il s’agissait de la dernière véritable poussée de froid généralisé vécue dans la région – suffisamment marquante pour qu’on s’en souvienne encore, même si elle n’a duré que quelques jours.

Depuis ces épisodes de 2012 et 2018, nous n’avons pas revu de “vrai hiver” bien froid dans le massif vosgien. Les saisons hivernales qui ont suivi ont souvent été en demi-teinte : quelques chutes de neige éphémères, rapidement effacées par un redoux ou la pluie, des redoux fréquents et un enneigement capricieux sur les sommets. Ces dernières années n’ont pas toujours été très froides et ont compliqué la tâche des stations de ski confrontées à la douceur et à la pluie. Cette phrase, écrite en décembre dernier, résonne encore : elle illustre à quel point un hiver neigeux dans les Vosges est désormais perçu comme quelque chose de presque exceptionnel. Naturellement, la neige n’a pas totalement déserté nos montagnes – elle tombe encore chaque hiver sur les hauteurs, mais souvent tardivement ou en quantités modestes. Les gestionnaires de stations ont dû s’adapter en développant la neige de culture et en misant sur d’autres activités quand la météo fait des caprices. Malgré tout, l’espoir d’un « grand hiver » persiste dans le cœur des Vosgiens et des amoureux du massif.

Neige à Noël dans les Vosges : faut-il y croire ?
« Neige à Noël dans les Vosges » – voilà une requête que beaucoup tapent dès l’automne, espérant des fêtes de fin d’année sous les flocons. Qui n’a pas rêvé d’un chalet emmitouflé dans la poudreuse un matin du 25 décembre ? La réalité, hélas, nous enseigne la patience. Un Noël blanc dans le massif vosgien est possible, mais il dépend de conditions météo bien précises et loin d’être garanties chaque année. La tradition populaire a même un dicton malicieux à ce sujet : « Noël au balcon, Pâques au tison », sous-entendant qu’un Noël doux sans neige est (hélas) assez fréquent sous nos latitudes.

Sur les dernières décennies, les statistiques montrent que la fréquence d’un Noël totalement enneigé a diminué en plaine vosgienne. En altitude, au-delà de 1000 mètres, les chances d’un manteau neigeux le 25 décembre augmentent évidemment : les sommets (comme le Hohneck ou le Ballon d’Alsace) conservent souvent les premières neiges tombées en décembre si le froid s’installe. D’ailleurs, lors de l’hiver 2024, la neige avait fait son retour juste à temps sur les crêtes vosgiennes, offrant aux familles des paysages féeriques – un vrai cadeau de Noël avant l’heure. Cependant, en vallée, un redoux ou une averse de pluie suffit à faire fondre l’espoir d’un sol blanc. Les météorologues nous invitent donc à la prudence : à l’avance, impossible de garantir la neige à Noël. Ce que l’on peut faire de mieux, c’est surveiller de près les bulletins régionaux dès la mi-décembre. Une descente d’air froid accompagnée de précipitations au bon moment, et le miracle blanc peut se produire… mais s’il manque l’un des ingrédients (le froid ou l’humidité), Noël se passera au sec ou sous la pluie en plaine.
Gardons à l’esprit que même sans neige à basse altitude, il est souvent possible de la trouver en grimpant un peu en montagne. Un Noël sans flocons à Gérardmer ne signifie pas forcément qu’il n’y a pas de neige à La Bresse-Hohneck ou sur les crêtes vosgiennes. Les plus passionnés montent parfois le 24 décembre au soir jusqu’à une station de ski juste pour admirer les sapins saupoudrés de blanc et ressentir cette magie de Noël en altitude. Et lorsque la neige fait défaut partout… eh bien, on se consolera avec un bon vin chaud devant la cheminée, en attendant la prochaine chute de neige annoncée !
Zone montagne : conseils pratiques en cas de neige

Que l’hiver 2025/2026 soit généreux en neige ou non, mieux vaut être prêt à affronter les routes enneigées et à profiter sereinement des joies de la montagne. Voici nos conseils « spécial massif vosgien » pour circuler et sortir en toute sécurité lorsque les flocons s’invitent :
- Équipez votre véhicule : avant de monter dans les Vosges, pensez à vous munir de pneus hiver en bon état. En cas de chute de neige importante, prévoyez aussi des chaînes ou des chaussettes à neige dans le coffre. Un grattoir, une lampe torche et une couverture ne sont pas de trop en cas de froid soudain.
- Renseignez-vous sur les conditions : consultez la météo locale des Vosges et le bulletin neige avant votre départ. Les sites officiels donnent des informations précieuses sur l’état des routes et l’enneigement.
- Anticipez vos déplacements : en montagne, la nuit tombe vite en hiver et la visibilité peut se dégrader avec le brouillard ou la neige. Prévoyez d’arriver à destination avant la tombée du jour si possible. Adoptez une conduite souple et évitez les freinages brusques.
- En randonnée, soyez prudents : partez avec un équipement adéquat (vêtements chauds, carte, eau, encas) et informez quelqu’un de votre itinéraire. Respectez les fermetures de sentiers et les consignes de sécurité.
- Respectez la montagne : la neige transforme les paysages et peut donner envie d’explorer partout. Restez sur les itinéraires balisés et ne vous engagez pas sur une route non dégagée.
L’hiver peut encore nous surprendre…
Dans le silence des Vosges enneigées, on entend parfois seulement le crissement des pas sur la poudreuse, comme un rappel que l’hiver garde encore quelques secrets.

À l’orée de cet hiver 2025/2026, nous oscillons entre raison et passion : la raison nous dit que la tendance de fond est à la douceur, mais la passion pour la neige nous pousse à espérer le frisson d’un coup de froid. La vérité, c’est que la météo aime déjouer les pronostics. Un brusque changement de circulation atmosphérique n’est jamais impossible : un anticyclone bien placé, une descente d’air arctique et nos paysages vosgiens se retrouveraient tapissés de blanc en quelques jours. À l’inverse, un flux d’ouest trop présent et c’est la valse des parapluies plus que des bonhommes de neige.
Face à ces caprices, restons aux aguets. Continuons à suivre les analyses des spécialistes (qui mettent à jour leurs prévisions chaque mois, voire chaque semaine en hiver) et préparons-nous à saisir la moindre occasion de vivre un moment hivernal magique. Après tout, la beauté de l’hiver tient aussi à son imprévisibilité. Qu’il fasse un froid polaire ou un peu plus doux que prévu, il y aura toujours mille façons d’en profiter dans les Vosges – des marchés de Noël scintillants aux escapades en forêts silencieuses.
En fin de compte, vivre l’hiver pleinement, c’est s’adapter à ses humeurs. Nous vous invitons à garder l’œil sur le ciel, à vous émerveiller du givre au petit matin comme de la première grosse averse de neige, et à ne pas hésiter à monter en station dès que les conditions s’y prêtent. Et si vous voulez préparer vos futures sorties enneigées, jetez donc un œil à notre guide pour explorer la montagne vosgienne en hiver : par exemple, pourquoi ne pas tenter une sortie en raquettes ? Vous trouverez dans nos pages de quoi organiser une randonnée en raquettes dans les Vosges inoubliable, en attendant que dame Nature saupoudre à nouveau le paysage de son blanc manteau.
On ne peut pas affirmer si l’hiver 2025/2026 sera froid et neigeux, sec, doux et pluvieux, mais une chose est certaine, chaque flocon qui tombera, sera un plaisir pour le plus grand bonheur des petits et grands enfants 😉


